Être dans la com, se former en coaching, se déplacer en vélo électrique, habiter un loft, manger essentiellement bio et faire du pilates et du yoga, c’est « bobo » ?!
Je suis très probablement rangée dans la catégorie des « bobos », mais je ne le considère pas comme une insulte. Ceux qui me traitent de « bobo » feraient mieux de s’interroger sur leur style de vie…
Si être bobo, c’est manger sainement, prôner une agriculture sans saloperies, moins polluer la planète en se déplaçant à vélo, se détendre et se muscler pour moins plomber la sécu et son entourage, prendre les autres en considération, alors, oui, je suis bobo et fière de l’être!
Eh puis, d’abord, bobo, c’est quoi exactement ? Ceux et celles qui vous jettent cette insulte à la figure, qu’entendent-ils par là ?
J’ajouterai, dans mon cas, que je ne mange pas de gluten, pas de lait de vache et pas d’oeufs. Maladie auto-immune… si je pouvais, je serais heureuse d’en consommer, mais je ne peux pas.
D’autant que j’adore manger, et boire…
Beaucoup de personnes se déchaînent littéralement sur mon régime alimentaire : mais pourquoi tu ne manges pas ceci ou cela, les bouffeurs de graines, c’est chiant, les macro-bios, c’est ridicule, !… J’ai tout entendu! Et supporté !
Et je l’entends encore quasi quotidiennement, au restau, notamment, où même de bonnes copines insistent lourdement avec un petit ricanement adressé au serveur : « moi, je mange de tout! »… sous-entendu, « je ne suis pas une emmerdeuse »… si ça peut leur faire plaisir …
C’est blessant et fatigant de devoir se justifier sans cesse. Comme si c’était un caprice. Ce qui n’est pas le cas. Mais quand bien même ?! Je pourrais décider, librement, de cesser de manger de la viande, sans faire de prosélytisme. So what ?
Qu’est ce que ça peut bien leur faire ?? Qu’est-ce que ça enlève aux autres que je ne mange pas comme eux ? En quoi est-ce gênant, dérangeant ?
Qu’est-ce qui se joue dans cette différence de régime alimentaire ? Je crois que c’est justement la différence qui ne passe pas… Le côté « bobo » éco-responsable qui renvoie une forme de culpabilité, sans doute ou le rejet de quelqu’un qui veut se distinguer en mangeant autre chose et autrement.
Globalement, on déteste la différence. Malgré les apparences, il faut réaliser que l’on vit sur un cercle restreint, fermé et très ritualisé. L’autre, différent, fait peur.
Le gluten free est devenu ces dernières année un truc à la mode et un vrai marché. Le lait de vache est très controversé, y compris par les plus grands cancérologues. Et ne parlons pas des scandales récurrents des grands groupes agro-alimentaires…
Si tout le monde cessait de manger de la merde (comme aurait dit Coffe), les industriels cesseraient tout bonnement d’en produire ! C’est aussi simple que cela. Le seul étalon en ce bas monde étant le bénéfice et la rentabilité et pas la santé, ni la préservation de la planète, et encore moins le respect des animaux, alors, cessons de rendre cela rentable! Ça a l’air simpliste comme ça, mais c’est pourtant une évidence !
Soyons « beauxbos » : faisons en sorte que les bonnes choses se généralisent et se démocratisent; voilà un objectif politique, au sens le plus noble du terme.
Bon appétit !