Je me dis comme ça, ce matin, que je suis bien Française, tiens !
C’est pour râler que je (re)prends le clavier ! Mais pour râler constructif quand même.
Parce que des sujets pour râler, il y en a plein dans la période, des petits, des grands, des costauds, des enthousiasmants, des déprimants, …
Mais voilà qu’en pleine réforme des régimes de retraite, je souhaite parler de l’assurance maladie des travailleurs indépendants.
Eh oui ! Voilà presque 20 ans que je suis travailleuse indépendante et, pour la première fois, cet été, j’accepte que mon médecin me prescrive un arrêt de travail pour un dos totalement bloqué.
Je l’envoie à ma caisse des professions libérales qui porte bien son nom : la RAM !
Réponse 2 semaines plus tard (vous noterez la réactivité) : « Nous vous informons que le régime d’assurance maladie des professions libérales ne prévoit pas de versement d’indemnités journalières en cas d’arrêt de travail quel qu’en soit le motif, maladie ou accident de toute nature (Article D.613-16 du code de la sécurité sociale). »
En clair et sans décodeur : tu peux toujours être en arrêt de travail, tu ne percevras aucune indemnité ! Quelle ne fut pas ma (mauvaise) surprise ! Et indignation !
En résumé, on n’a droit à rien, juste de cotiser. Pour les autres.
J’ai pris conscience subitement, moi, fille de syndicaliste, que les droits des travailleurs indépendants n’étaient pas baffoués, pire, ils n’en n’ont pas !
Je trouve assez intéressant dans une période où chacun défend SON régime SPECIAL de retraite, acquis à la sueur du front de générations de travailleurs salariés, que tout le monde se contrefoute des travailleurs indépendants qui, s’ils ne prennent pas d’assurance privée individuelle, n’ont droit à… rien !
Ça fait quand même un peu beaucoup de prendre tous les risques sans filet, vous ne trouvez pas ?
Car, je vous épargne les clients qui vous paient à 90 jours, que vous relancez 3 fois et qui ne tolèreraient sûrement pas, eux, de toucher leur salaire à 3 mois…
Je vous vois et entends d’ici, chers camarades : vous êtes des professions LIBERALES ! Et donc, à ce titre, vous ne devez pas compter sur une quelconque solidarité nationale. Ben voyons… on crée juste des emplois (le nôtre déjà, pour commencer) et on fait la trésorerie des entreprises du CAC40 et de l’Etat !
Le clientélisme, ça nous connaît, nous Français : défendre les intérêts, les particularismes, tout le monde est contre pour les autres mais tout le monde trouve ça légitime pour soi !
Fastoche de ne pas donner de droits aux travailleurs indépendants, ils sont par nature, éparpillés et ne sont pas représentés collectivement. C’est sûr qu’on ne va pas manifester ou bloquer tous les transports collectifs du pays parce qu’on n’a pas droit à des indemnités journalières en cas de maladie !
Je me souviens que l’une des promesses du candidat Macron consistait à harmoniser le RSI avec le régime général, permettant ainsi aux travailleurs indépendants de bénéficier des mêmes droits que les autres, y compris de chômage.
Clientélisme vis-à-vis de son électorat ? Peut-être.
Mais, en attendant, on fait quoi si l’on tombe malade et que l’on ne peut plus travailler ?
Tout ça me donne envie de créer un Syndicat des Travailleurs Indépendants : le Syndép !
Chiche ! Amis indépendants, on se lance ?!